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Lettre du Président du CCREAT Mars 2017

Depuis des décennies, nombreuses ont été les tentatives de définir l’acupuncture dans des classifications fourre-tout :

médecine alternative, parallèle, complémentaire, naturelle etc..

Faute de mieux, l’Académie de médecine l’a reconnue et qualifiée

de thérapie complémentaire.

Ne boudons pas notre plaisir et rendons hommage à nos académiciens d’avoir courageusement exprimé leur opinion.

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Derrière ces qualificatifs, se cache bien souvent une volonté de banaliser ou, pire, de discréditer cet art ancestral, en l’assimilant à une nébuleuse de techniques plus ou moins éprouvées et, dans tous les cas,   inspirées

d’elle. L’acupuncture n’a pas à se justifier par comparaison à des satellites.

Pourquoi, cet acharnement à vouloir faire entrer cette médecine dans des approches thérapeutiques qui lui sont postérieures ?

Zhenjiù, cet art de l’aiguille et de la cautérisation, est bien une “ médecine totale” comme l’a démontré le Pr Jacques André LAVIER dans son ouvrage « Médecine chinoise-Médecine totale » (Ed Grasset).

Sans porter de jugement sur d’autres approches que chacun est libre de choisir, on s’accordera à reconnaitre que cette médecine, la plus ancestrale et la plus élaborée dans ses concepts, a effacé les frontières, en pénétrant tous les milieux scientifiques de la planète.

L’acupuncture ne doit plus être une option secondaire que l’on accroche à une autre profession médicale, comme un accessoire un peu superflu. Elle a son histoire propre, son corpus scientifique incontestable. Quelle recherche médicale peut se vanter d’expérimentations randomisées sur des milliards d’individus durant trois millénaires ?

Dans la situation actuelle, la formation bio-médicale et la maitrise du diagnostic de distinction justifient la pertinence de ce binôme – médecine conventionnelle et acupuncture. Mais, à terme, l’enseignement doit évoluer vers une intégration pédagogique globale des connaissances indispensables pour un exercice conforme à notre Code de santé.

L’acupuncture, par la complexité des connaissances théoriques et de ses applications cliniques, doit s’inscrire dans une véritable formation professionnelle de haut niveau de compétences qui la fera sortir de ce clivage “médecin / non-médecin”.

L’acupuncture, ne doit plus être ce parent pauvre que l’on accueille dans le giron de la médecine occidentale, comme pour s’acquitter d’une bonne action, sans pour autant lui reconnaitre sa place légitime et son efficacité.

L’argument des autorités de santé publique, qui se réfugient derrière une demande d’expérimentations réitérée depuis plus de 40 ans, a perdu tout crédit face aux nombreux travaux scientifiques et au Rapport INSERM U 669 publié 2014. Ce n’est plus une règle de prudence, mais une mauvaise foi manifeste et la volonté de ne pas toucher aux règles établies.

Il serait souhaitable que ces règles de prudence s’appliquent avec autant de fermeté à tous ces médicaments qui ont obtenu l’AMM et qui posent de sérieux problèmes.

Les autorités françaises qui vont avoir en charge la santé publique dans le nouveau paysage politique qui va se dessiner en juin, auront le devoir de se pencher rapidement sur la reconnaissance et l’organisation de la profession de praticien acupuncteur.

Comme annoncé, les Journées mondiales de l’Acupuncture vont se tenir en France en novembre 2018 à l’UNESCO à Paris. Cet organisme culturel mondial regroupe 195 Etats et la France en assurera la présidence d’honneur. Quel discours nos représentants, nouvellement élus, pourront-ils tenir si notre pays est le seul à ne pas avoir reconnu, légiféré et organisé notre profession. ?

Nous interpelons tous les futurs élus sur l’image qu’ils devront assumer au Congrès Mondial 2018.

Bernard Avel

Président du CCREAT